Elle avance telle une ombre dans cet environnement d'épouvante. Son pelage d'obsidienne se fondant parfaitement dans le paysage. Qui pourrait la différencier d'un simple rocher dans cet endroit ? Chaque parcelle du lieu était en lui même une absence de couleur : le noir. Les ténèbres, le néant, ces deux mots qualifiaient parfaitement le cimetière ou se trouvait la louve. Son pelage pourtant si visible la plupart du temps, trahissant avec le vert pétillant de la végétation ou le blanc immaculé de l'hiver lui permettait cette fois-ci d'être "invisible". Chacun de ses mouvements n'était pas plus visible que le soleil inexistant en cet endroit. Un sourire satisfait naquit sur ses babines, ses canines de chasseuse se dévoilant légèrement, elle n'avait jamais pu profiter de cette sensation d'être une ombre, contrairement a d'autres. Elle aurait du venir bien avant dans ce lieu, le cimetière qui, de plus, était un territoire neutre. Pourtant, peu de loups venaient ici, certains trop peureux de croiser l'esprit d'un vieux guerrier pour d'autre, car ce lieux était un vrai m*rdier pour s'orienter a cause de l'obscurité omniprésente et ce n'était pas la chasseuse qui dirait le contraire. En effet, son sens de l'orientation quasi inexistant lui donnait l'étrange faculté de pouvoir se perdre n'importe où, même sur son propre territoire. Pour l'instant, elle ne se préoccupait pas encore de retrouver son chemin, savourant l'obscurité qui la rendait presque impossible a détecter. D'ailleurs, elle ne se préoccupait pas plus des quelques craquements qu'elle entendait par-ci par-là. La louve ténébreuse était plongée dans la contemplation du firmament nocturne. Des milliers d'étoiles éclairaient le ciel, luisant comme des minuscules lucioles, qui n'arriveraient jamais a éclairer l'endroit.

CRAC

Bruit sonore qui résonna dans tout l'endroit, créant un étrange silence. Silence... la louve ne s'était pas rendue compte mais ce lieu faisait un véritable vacarme. Les craquements réguliers, les quelques rongeurs serpentant entre les pierres, le feuillage des buissons s'entrechoquent au gré du vent. Ce craquement sonore avait annihiler tout autre son. Nightmare plissa ses paupières, ses sens aux aguets. Sa truffe humide s'agitait comme pour détecter une odeur étrange mais rien ne lui parvint. Les effluves de terre et d'humidité voilà seulement ce qu'elle sentait. La chasseuse grogna puis, continua d'avancer silencieusement jusqu'à ce qu'une étrange lueur se mette a luire a quelques mètres devant elle. De couleur bleu-verte. Nightmare cligna plusieurs fois des yeux. Était-ce le fruit de son imaginations ? Ou bien un esprit d'un des loups hantant ces lieux ? Elle ne discernait pas de forme canine en cette lumière étrange. Perplexe et quelque peu méfiante, la chasseuse s'abaissa, prenant une position de défense au cas où. A pas de loup (et c'est le cas de le dire) elle s'avança, ses pattes ne produisant aucun son. Cet endroit était bien mieux sans ce genre de phénomène.

Lorsque la louve ne fut plus qu'à quelques centimètres de la lueur, la lumière se dit plus intense voir aveuglante. Plissant les yeux qui commençaient a larmoyer a cause de l'intensité lumineuse, la noiraude se ramassa sur elle-même et bondit sur la lumière, il faut le dire, a l'aveuglette. Le noir avait laissé place a une blancheur aveuglante. Mais, au moment où la louve atterrissait, la lumière disparue, laissant place à une louve qui lui était totalement inconnue. La noiraude fronça les sourcils en grognant. Elle n'avait pas rêvé, cette lumière était bien apparue. Peut-être que cette louve en était la cause ? Nightmare dévoila légèrement ses crocs en demandant d'une voix froide :