I hope you die in a fire.

Kasai x Lunail

Les larmes avaient depuis un moment humidifié tes bandes blanches. Et le tissus trempé collait à tes joues. Tu pleurais parce que tu en avais assez. Tes pattes étaient couverte de boue. Ta sublime queue rousse empestait l'humus et les fleurs écrasée. Les lianes se prenaient dans tes ailes. Jamais tu allais pouvoir donc sortir de cet enfer alors ? Tu gémis et murmuras :

« Alors.. Serais-je revenue ici pour mourir ? J'aurais aimé voir mon tombeau de mes propres yeux. »

Ta crinière rousse étaient emmêlée et tes plumes pour la surface en grande partie brisées. Tu venais des terres lointaines, celles dont on ne revient normalement jamais. Exilée en solitaire, tu avais laissé derrière toi une famille entière à la merci de la guerre. Ce que tu te sentais faible. Et là, ficelée dans les lianes, tu te demandes encore pourquoi l'idée de te représenter ici t'es venue. Tu n'atteindras jamais ton étape et tu pourriras dans ces foutues broussailles c'est pour ça que tu es là ? Pour mourir ? Tu pourrais au moins mourir dans un endroit décent. Tu te redressas et te débattis fermement. Retroussant les babines en sentant les liens se serrer. Tu enflammas tout ton corps tel une torche vivante. Brûlant instantanément les liens, embrasant l'arbre entier, la pluie bienfaisant tomba du ciels éteignant le feu sur les feuilles calcinées. Tu t'avanças dans les cendres, ton pelage laissant une traînée de suie derrière toi, il fallait que tu ailles doucement murmurais la petite voix, avec un embrasement aussi rapide de ton corps tu as faillit griffer ton sens de l'odorat. Pas bien malin. Tu retroussas tes babines rousses :

« C'est sûr salope ! C'est mieux de crever, c'est ça ?! Vas bien te faire mettre aux enfers. Je pense que je connais mes limites à présent. J'ai bien grillé ma vue. »

Fermant ta grande gueule, tu baissas les oreilles en comprenant que tu avais hurlé et que tout le gibier de la région c'était enfuit en un instant. Ta voix porte, facilement, trop facilement. La petite voix disparu de ton esprit, tu déboulas dans la clairière, sans qu'un soleil rassurant se colle immédiatement pour souligner le roux de ton pelage. Au lieu de ça, se fut le froid de la nuit qui t'atteint. Ton incommensurable ego t'avait abandonnée depuis longtemps. Ton courage s'était tiré avec les cendres des lianes, le bois brûlé sentait jusqu'au centre de la clairière, se mêlant à la délicate odeur de cet immense fleur qui était plantée là sans aucune raison apparente.

Tu crachas au sol avec mépris, marchant lourdement tel un monstre perdu, sans visage, sans vue sur le monde, sans courage et sans ego, seule. Lâche. C'est le premier mot qui parcourra ton esprit paumé. Plantant tes griffes tu grimpas le long de la tige t'aidant quelques peu de tes ailes. Posant tes pattes dans le pollen qui s'accrocha immédiatement à ta fourrure, tu t'allongeas au bord du cercle d'or sur le flanc, la tête posée sur l'un des immenses pétales roses. La boue et le pollen collé à ta fourrure t'aurais offert un excellent camouflage, si tu avais été rose. Mais bon, le rose, ça ne te vas pas très au teint, tu esquissais un pauvre rictus en sentant une présence dans les environs, tu hésitas à dire un mot, au lieu de ça, tu restas inerte sur le sol. Tu savais qu'à ce moment précis, tu étais couverte de boue, de cendres, de pollen et que tes côtes saillaient plus que jamais. Tu pouvais aisément faire la morte et assassiner l'être présent si il se révélait être une menace, être théâtrale, n'était-ce pas simple ? Pour toi, en tant qu'assassin, rien de plus facile que la comédie, ou du moins le drame.

ASHLING DE LIBRE GRAPH'