• J'avais demander à mon alpha, Blacmist de me donner plus souvent des congé pour que je puisse me faire quelques amis aussi. Au fil des décennie, les amis que je m'étais faits étaient mort, et je crois qu'il est temps de m'en faire quelques nouveaux. J'avais donc laisser mes petits chéris, pour ensuite partir me balader. Les terres, je les connaissaient presque par cœur, et oui, c'est l'avantage d'avoir une longévité presque infinie. L'un des seuls je dirais même. Je pris mon envol et traversant le monde de part en part, je volais jusqu'à un endroit que j'adorais. J'adorais la nature, je l'avais toujours adorée, je la trouvais fascinante. Une grande pleine, avec des fleurs immenses partout, qui forment une sorte de labyrinthe géant. On pouvait facilement s'y perdre, et il n'était pas rare d'ailleurs que cela arrive. Mais le coup en vaut la chandelle. Car au centre de ce labyrinthe se trouvait la plus grande et la plus magnifique de toutes les fleurs qui m'ont étés données de voir dans ce monde. Et je vous promets que j'en ai vu de toutes les formes et de toutes les couleurs. Mais des aussi grandes, c'était le seul endroit ou on pouvait en trouver dans ce monde, du moins à ma connaissance. N'ayant pas vraiment l'envie de faire le labyrinthe, je pris mon envol une nouvelle fois et survolant l'immense labyrinthe, je m'approchais de l'immense fleur en son milieu. Avant d'attérir au pied de celle-ci, je décidai de voler vers son sommet et d'en sentir l'odeur à la source même. Au comble de mon bonheur, elle avait une odeur à la hauteur de sa splendeur. Cette fleur était tellement merveilleuse. Une fois de plus, mère Nature avait réussi à m'impressionner et à m’émerveiller.
  
  Un vent se leva, parfait, depuis trop longtemps je ne m'étais plus laisser aller au gré de celui-ci, l'alliant avec mon pouvoir. J'avais tellement d'année derrière moi, que pour moi, ce pouvoir était une partie de moi, comme une patte ou mes oreilles, et je l'utilisais comme je le voulais sans en ressentir aucune gêne, ni aucune fatigue. Le vent devint plus fort, diffusant plus loin encore le parfum de la fleur. Ouvrant mes ailes en grand, je me laissai aller à mes plaisirs. Des figures et des piquer. Des pirouettes et des vols planés. Depuis en bas, ceux qui se trouvaient là, s'ils avaient l'idée de lever un peu les yeux pourraient assister à un véritable balais aérien. Il y avait trop longtemps que je n'avais plus volé ainsi. Après un long moment, je calmais le vent et allais me poser au pied de la fleur., M'allongeant à son ombre je me laissais aller à une somnolence reposante.

Ce jour-là, Launysk sautillait joyeusement dans une jungle des territoires neutres. Elle avait choisi cet endroit car il y faisait assez humide pour que notre belle folle ne soit pas terrassée par la chaleur de ce printemps déjà bien entamé. Alors après avoir lapé quelques gorgées d’eau claire à la Source Cachée, la louve venue du Nord avait entrepris cette excursion dans ce labyrinthe végétal. Elle n’avait pas peur de s’y perdre car elle se disait que si jamais elle ne retrouvait plus le chemin du retour, elle pourrait toujours s’installer ici et vivre paisiblement au milieu des fleurs et du gibier abondant. Oui, c’est un raisonnement Launyskien tout craché.
Après une bonne demi-heure d’allègre errance, un parfum particulièrement divin vint ravir l’odorat de la femelle au pelage couleur de glace. Se laissant guider par sa truffe, elle finit par arriver devant une gigantesque et splendide fleur.

« Gah. »

Réussit-elle à articuler.

Les yeux écarquillés d’émerveillement, ‘Nysk se rapprocha tout doucement de la plante féérique.
Soudain, elle sentit une présence au dessus d’elle. Levant rapidement sa délicate tête, elle vit un loup blanc ailé faire des acrobaties dans les airs. Ce spectacle était tout bonnement impressionnant.

« Waaaaaaaaaah… Trop la claaaaasse. »

Murmura-t-elle, gueule-bée.

Au bout d’un petit moment, le voltigeur aérien se posa au pied de la Grande Fleur, mais ne put voir Launysk car elle se trouvait de l’autre côté de la plante.
Et en moins de temps qu’il ne faut pour dire "j’ai fait du gloubi-boulga", la belle louve rejoint le mâle, couché dans l’herbe.

« Hey ! C’était trop cool ce que tu viens de faire ! Dis dis dis, tu peux m’apprendre ? Steuplait steuplait steuplait ! »

Lui dit-elle en trépignant tel un petit louveteau.

Dans sa précipitation enfantine, elle avait complètement zappé de vérifier à quelle tribu appartenait de grand… très grand inconnu. Et ouais, elle venait juste de se rendre compte qu’il était… comment dire… plutôt géant.

L’immense inconnu sursauta et se mit à rire à gorge déployée, puis répondit à notre belle folle avec un grand sourire :

• " Ma foi, merci pour ce bien joli compliment de la part d'une si jolie louve. J'aurais accepté avec joie de t'apprendre à voler, et à faire des figures, mais je crois que sans ailes cela risque d'être pénible pour toi.

• " En revanche, si vous savez vous accrocher solidement, je pourrais peut-être vous emmenez avec moi, sur mon dos. Mais pas de suite, mes muscles sont fatigués pour le moment, il leur faut un peu de repos. Vanguard, pour vous servir jolie demoiselle. "

Launysk fit une mignonne moue tristounette en apprenant qu’elle ne pourrait pas voler. Elle posa son charmant arrière-train sur le sol, et marmonna comme une loupiotte qui n’a pas eu son morceau de lapin :

« Pff… C’est pas juste ! Pourquoi j’ai pas d’ailes moi d’abord ? »

Puis, son splendide visage s’éclaira, et elle lança :

« Bon, et beh puisque tu peux pas m’emmener tout de suite, autant en profiter ! T’as dit que tu t’appelais Vanguard, c’est ça ? Pas courant comme nom. Tu viens d’où ? Je pense pas que tu sois né dans le coin, des loups comme toi, j’en ai jamais vu ! Oh, et moi c’est pas "jolie demoiselle", mais Launysk. »

Et, après avoir fini sa tirade, la louve venue du Nord entreprit de brosser son magnifique pelage aux teintes froides en chantonnant de sa voix cristalline une comptine pour louveteaux plutôt loufoque :

« ♫ Dans ma tanière il y a ma maman qui s’nettoie les dents, il y a mon grand frère qui gratte sa crinière… Dans ma tanière il y a ma p’tite sœur qui… ♪ »

[Désolée, c'est un peu court, mais je voulais abréger les présentations x)]

• " Un charmant prénom pour une demoiselle tout aussi charmante. Oui effectivement, je ne suis pas né ici, et je n'appartiens même pas à la même race que la tienne. Je suis un loup qui faisait partit de la race qu'on appelait les Gardiens. Nous étions là simplement pour vous protéger, vous, nos congénères plus petits et fragiles. Mais mon arrivée au monde annonça la fin de mon espèce, et je suis l'un des dernier à l'heure qu'il est, voir même peut-être le dernier. "

Dit le dénommé Vanguard, sortant Launysk de ses divagations.

• " Et toi, d'où viens-tu ? Des loups comme toi, j'en ai pas vu encore, depuis le temps que je suis là. "

Termina-t-il.

Ces dernières paroles firent comme un électrochoc dans l’esprit dérangé de la belle louve. Au début, elle resta la même, enfantine et folle :

« Les Gardiens ? Wooooah ! C’est trop la classe ! Mais y a un truc qui va pas dans ton histoire : moi je suis ni petite, ni faible ! J’suis sûre que je peux te mettre une raclée si j’veux ! Nah ! »

En fait, elle n’avait quasiment rien écouté de ce qui lui avait raconté le grand loup ailé. C’est pourquoi elle ne posa pas de questions dessus.
Soudain, les derniers mots du mâle lui revinrent en mémoire. Deuxième électrochoc. Et là, son comportement changea radicalement : elle se tint droite, la tête légèrement baissée, les yeux regardant dans le vide, comme absorbés par de lointains souvenirs. Elle revit sa famille, sa meute, ses terres natales toujours recouvertes d’un épais manteau blanc. Et puis, sans prévenir, un vieux sentiment qu’elle n’avait plus ressenti depuis son arrivée sur les terres d’Estryä et son adhésion à la tribu des Voix de l’Eau vint finir de chambouler son mental, déjà fragile : son Ennemi, tapi dans les coins sombres de son psychique tortueux recommençait à montrer des signes de vie, il gigota, grogna, puis finit par pousser un hurlement strident mêlant furie et victoire.
Les fines pattes de la chasseuses tremblèrent, puis tout son corps se mit à tressaillir. Tout à coup, elle s’écroula, luttant pour reprendre le contrôle.

« DEGAGE ! LAISSE-MOI, SORS ! JE T’AI RIEN DEMANDE, ALORS FOUT LE CAMP DE MA TÊTE BON SANG !!! »

Vociférait-elle.

Et, comme il s’était réveillé, l’Ennemi alla se recoucher dans les abysses de l’esprit de la femelle au pelage bleuté.
Elle resta clouée au sol, épuisée. Entre deux inspirations difficiles, elle murmura à son interlocuteur :

« Je… je viens des contrés du… du Nord… Et… je t’en supplie… ne… ne parle à personne… de ce que… tu as vu… D’accord ? C’est… c’est une question… de vie ou… ou de mort. »

Et elle lui lança un regard profond, grave, dénué de toute folie.
Puis, exténuée, elle s’endormit, reprenant son attitude habituelle, paisible. Dans quelques minutes, ou quelques secondes, elle se réveillera, et aura tout oublié.

[Un peu d'action :3]

Launysk galopait dans une prairie multicolore, où les arbres étaient rose bonbon, l’herbe bleu azur et le ciel vert émeraude. La belle folle cavalait à perdre haleine, bondissant de temps à autre pour attraper un papillon bariolé aussi gros qu’un lapin.
Alors qu’elle s’esclaffait à gorge déployée, joyeuse et insouciante, elle mit la patte dans un creux et se mit à faire des roulés-boulés dans la végétation.

« Aïe, ouille… ouille, aïaïaï… »

***

Le regard éberlué, une moue étonnée dessinant sur son visage délicat des airs d’innocence, la louve venue du Nord se réveilla en sursaut. Elle regarda doucement autour d’elle : elle était revenue près de la Grande Fleur, aux côtés de Vanguard, le gigantesque mâle avec lequel elle discutait quelques instants plus tôt.

« Eh beh ! C’est ce qui s’appelle piquer du nez ! J’ai fait un de ces roupillons ! »

Rigola-t-elle.

Après un petit soupir satisfait, elle ajouta, comme pour elle-même :

« C’est quand même dommage que je n’ai pas réussi à attraper ce foutu papillon… j’essaierai cette nuit… »

Reportant enfin son attention sur le loup noir et blanc, elle lui adressa un magnifique sourire dévoilant tous ses jolis crocs.

« Excuse-moi de t’avoir laissé en plan, c’était pas cool de ma part. »

Puis, elle se mit à rire d’un rire cristallin, sans aucune retenue, comme si tout cela n’était qu’une drôle de plaisanterie.
Soudain, ses sourcils se froncèrent, son museau se plissa et ses yeux reflétaient une concentration intense.

« De quoi on parlait déjà avant que je ne fasse ma sieste ? Hein, dis, tu t’en souviens Vanguy ? »

Lui demanda-t-elle.

Et oui, Launsyk avait tout oublié de l'incident précédent. Ce genre de choses ne lui était pas arrivé depuis qu'elle avait foulé les terres d'Estryä, il a de cela quelques années. Cet Ennemi qui, en se manifestant pour la première fois lorsqu'elle était encore dans sa meute natale, l'avait faite exiler, refaisait-il surface maintenant pour lui infliger une nouvelle souffrance ?