C'était une nuit des plus torrides, d'un mois d'automne, où la pluie tombait à flot, et où l'orage faisait un bruit des plus fracassants. Une assez vieille louve, d'environ huit années, venait de donner bas à deux jeunes loupiots. Ils étaient si petits, si faibles, si innocents que la mère ne voulait jamais qu'ils grandissent. Néanmoins, la louve qui venait, une fois de plus, de donner la vie était extrêmement faible. Elle espérait juste que ce soit sa dernière portée, bien malheureusement.

Quelques semaines passées en tant que solitaires, en compagnie de leur mère, les deux louveteaux avaient bien grandis. L'un des loupiots se nommait Saëron, qui était un mâle, et l'autre s'appelait Olathee, qui était une femelle. Mais, la femelle étant leur mère, devenait de plus en plus faible. Elle devait chasser, les nourrir et observer les lieux, au cas où il y aurait des loups d'autres meutes qui venaient. Mais, rien qu'en y pensant, elle se sentait exténuée. Seulement, à peine la semaine où les deux louveteaux avaient deux malheureux mois, celle ci rendit son âme au Paradis.

Au moment même où les loupiots virent son corps sans vie au sol humide, dut aux fortes pluies, ils n'en croyaient pas leurs yeux. Saëron était le louveteau le plus jeune, ainsi que le plus faible. De plus, son gabarit par rapport à sa sœur, était nettement moins imposant. Bien qu'elle même n'était pas très grande. Ils étaient totalement perdus, dans des terres inconnues et hostiles. Leur mère, trop fatiguée ou trop prudente, ne leur avait pas apprit à chasser et à se défendre. Ce qui faisait qu'ils étaient comme des victimes prises au sombre piège de la loi de la jungle.

Pendant une durée indéterminée de jours, le loupiot était totalement impuissant au sort qui lui était réservé; une mort lente et tyrannique. Il fallut juste une journée ou deux de plus pour qu'Olathee le retrouve à côté du cadavre de sa mère, presque totalement rongé par les vers ou autres bestioles résidant dans la terre. La pauvre enfante étant totalement choquée par ce qui lui arrivait, car de plus, elle n'avait rencontré personne depuis sa naissance.

Les jours, les semaines, les mois étaient passés. Olathee avait appris à chasser, grâce à son instinct animal. Mais, il ne fallait pas non plus s'attendre à ce qu'elle ramène une horde de cerf dans son terrier. Juste quelques faibles lapins, les plus navrants de leur famille, elle tuait. Mais, comme le printemps était arrivée et que les animaux commençaient à repeupler le lieu où elle résidait depuis qu'elle était petite, la louve adolescente décida de fuir cette endroit si affreux pour elle, et ses propres pensées.

C'est alors qu'un beau matin, après avoir manger le repas de sa chasse improvisé, elle partit dans des contrées lointaines. Olathee traversa les paysages jours et nuits, chassant parfois illégalement sur le territoire d'une autre meute certainement, mais elle n'en savait rien. Enfin, jusqu'au jour où la jeune louve arriva sur le territoire des Voix de l'eau.

Lorsqu'elle arriva à l'endroit où presque, certainement, tous les loups de la meute étaient rassemblés en ce lieu assez magnifique. Au moment même où elle dirigea sa tête dans tous les sens, afin de percevoir les lieux, elle vit une louve de taille massive. Bien plus que les autre, dans tous les cas. Sûrement l'alpha de la meute installée ici même.

D'une marche assez craintive, tout de même, Olathee s'approcha de celle ci. Néanmoins, elle était toujours aussi froide lorsqu'elle rencontrait quelqu'un. Étant seule depuis un bon bout de temps, je lui demanda simplement si elle pourrait m'accepter dans sa meute, si grande tout comme le territoire des Voix de l'eau. En le parcourant,  j'avais pu remarquer sa grandeur et sa beauté.

 
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