Je errais. Sans but précis. Enfin, je ne savais pas où j'allais. Je suivais simplement mon instinct. Car une attraction inexplicable m'attirait. Où ? Je ne le savais pas. Mais j'avais confiance en moi. Je marchais à pas réguliers. Mais vite. Car sans la protection de mon frère, j'avais un peu peur. Au moindre bruit, je sursautais & j'allais me cacher. Mais un bruit attira mon attention. C'était un bruit doux, mais fort en même temps. Le bruit caractéristiques de l'eau qui se jette dans le vide & qui y retombe avec un grand fracas. J'accelera l'allure. Au moins, je serais moins perdue. En plus, je ne connaissais pas encore les Terres d'Estryä, j'étais donc un peu paumée dans ce meli-mêlo de lieux différents. Je déboucha sur un magnifique paysage. Une cascade lumineuse se jetait dans un petit lac bleu. Autour, la végétation donnait un côté romantique. Je me sentais si bien içi, je pourrais y rester des heures. Mais un craquement sonore me fis sortir de mes douces pensées. Je me retourna. Le bruit subsista. Une tremblement parcourue mon échine.

» Où est Kinse quand j'ai besoin de lui ? Songeais-je.

J'étais seule, perdue, à découvert, & en plus de ça, j'étais sous le charme de cet endroit.

Puis, quand mon regard croisa un oisillon qui se dandinait sur une légère branche, je poussa un soupir de soulagement. mais peu après, je m'en voulais. Je n'étais pas capable de me protéger seule... je devais apprendre à la faire, sinon, que deviendrais-je? Il fallait aussi que 'ai plus confiance en moi & que je contrôle ma peur, parce que... Une ombre m'enveloppant me coupa net de mes réflexions. Lentement, je leva les yeux. Je n'arrivais pas bien à voir la silhouette, car le Soleil créait un halo lumineux autour d'elle qui m'éblouissait, mais je put en déduire que son pelage était noir. UN frisson parcouru ma nuque, & mes pattes tremblotèrent. Je devais me ressaisir bon sang. A grande peine, je refoula ma peur.

» Bon... Jour. Ais-je simplement chuchoter.

J'étais quasiment sur qu'elle ne m'avait pas entendue, qu'elle nulle je faisais! Je devais être pitoyable, à la regarder de haut, le sourcils froncés à cause de l'astre solaire.

Je ne m'étais pas du tout attendu à ce genre de comportement. La louve corbeau s'exprimait de façon détaché, comme si les paroles vexantes qu'elle me jetait à la figure n'avait absolument rien d'anormal. Je sus tout de suite que nous ne pourrions pas nous entendre. Dommage, je commençais à sérieusement souffrir de solitude, je n'avais personne à qui parler, & Kinse avait mystérieusement disparue. En pensant à mon frère, mon cœur se serra. Il me manquait tellement. Des pensées interrogatrices se bousculaient dans ma tête.

» Pourquoi était-il parti? M'avait-il... M'avait-il abandonnée? Pensais-je.

Non, il m'aimait, nous étions bien tout le deux, il ne pouvait qu'avoir eu un gros problème pour être parti sans prévenir. Sauf si il est... Les larmes me montèrent aux yeux, mais je les empêcha de couler en prenant une grande inspiration, car j'avais quasiment oublié la présence de la louve. Elle descendit de son roche en m’affligeant une nouvelle gifle dans la figure.

» Pourquoi était-elle si cruelle? Je ne lui ai rien fait, j'ai juste dit Bonjour, est-ce un crime? En plus, je ne suis même pas sur son territoire. Me demandais-je intérieurement.

Je regarda la louve, légèrement troublée par son attitude brusque & éloignée. Puis, voyant qu'elle me fixait d'un regard dur, je détourna les regard pour regarder mes griffes.

» Je dois être ridicul, pour une fois, Leyna, affronte ta peur, tu est grande, tu ne peux plus compter sur Kinse.Pensais-je en mon fort intérieur.

Je soupira. C'était la vérité pure, il m'était juste un peu difficile de l'admettre, voilà tout. Je pris une grande inspiration & regarda l'intrigante louve noire dans ses yeux bleus.

» Désolée de vous apprendre ça, mais je suis en droit de vous regarder. Dis-je, la voix un peu tremblante, mais assurée à la fin.

Je ne savais pas comment la louve allait réagir, mais j'espère qu'elle le prendra bien, de toute manière, ma réplique était pitoyable par rapport à celles qu'elles m'avaient lancer, donc, je ne risquais rien. En fin, pas pour l'instant.

Elle ne paraissait pas vraiment étonnée de ma réplique. Une réplique qui tombait à l'eau, décidément je n'étais pas douée! Enfin, je n'étais pas faite pour être méchante non plus, alors que la louve noire paraissait être là juste pour faire chier ceux qui l'entourent. Elle me regardait comme si j'étais une vulgaire mouche sur son repas, & de son haut rocher, elle me dominait. Puis, elle s'assit, & dans un mouvement gracieux, elle enroula sa queue autour d'elle, comme si elle rétractait avec délicatesse des ailes aussi douces que des nuages. Cette beauté dans tous ses gestes me laissait sans voix, c'est sûr qu'elle devait faire un carnage au près des loups... En plus de son pelage soyeux, elle avait des yeux d'un bleu ciel fabuleux, & ce regard de fer était tellement intriguant, c'est certain qu'elle ne devait pas laisser indifférent les mâles. Alors que moi, avec ma fourrure terne, sans couleur, je n'avais aucun atout pour plaire... 'Fin bref, je n'étais pas là pour me comparer à une louve distante & qui rejette tout le monde, au moins, moi je suis gentille & agréable, contrairement à elle! Voilà une chose dont je peux être fière. Mais tout cet entrain disparue juste après la phrase qu'elle venait de me lancer. Un frisson me parcourue la nuque, olala, que ce comportement m'énervait. Je pris une grande inspiration pour ne pas crier comme une folle. Puis expira longuement, en fermant les yeux. Cette exercice m'aidait beaucoup quand j'étais en colère, il parait que toutes les ondes négatives que ton corps à amassé sont rejetées par ce simple jeu de respiration. Tout de suite, je me sentis mieux, la pression accumulée depuis ces deux semaines disparus, & une légèreté surprenante me fit sourire. Elle n'allait pas m'avoir avec ses mots particulièrement blessants.

» Le monde ne tourne pas qu'autour de toi, alors si je t'ennuis, ce n'est pas à moi de m'en allez, puisque je me sens parfaitement bien ici. Répondis-je d'une voix mélodieuse.

Voilà, c'est dit, au moins, je serais franche & de bonne humeur. Je trottina jusqu'à un arbre & me coucha dans son ombre. Cette fraicheur m'apaisait encore plus. Je ne fis même plus attention à la louve qui s'était installée près de l'eau. D'ailleurs, pourquoi m'occuperais-je d'elle? Elle ne m'intéressait pas, avec son coeur de pierre & son regard de glace, je voulais de la joie & de la bonne humeur moi!

Décidément, cette louve n'était pas faîte pour être gentille. Tant pis pour elle, elle sera seule toute sa Vie. & quand elle le comprendra, je ne serais pas là pour l'aider, oh non, qu'elle crève, cette pauvre idiote. Qu'en avais-je à faire moi? On m'avait offert la possibilité d'apprendre & de découvrir, pourquoi la gâcher en parlant à une louve froide comme la glace? Elle ne méritait pas mon attention, je n'allais pas la lui donner. Ce n'est comme même pas ma faute si elle a un caractère de chien? Si? Pfff, je délire. Ce n'est a-bso-lu-ment pas ma faute. Je me demande même si elle a des amis. Certainement pas, qui voudrais tisser un lien avec elle, personne, évidemment, je me pose des questions vraiment inutiles moi, des fois. Faut que je dorme, parce que là, ça ne va pas du tout. Mais elle, elle n'avait pas l'air de penser la même chose. Elle n'en avait pas assez de faire chier son entourage, & excusez ma vulgarité, mais c'est vrai quoi, j'en ai marre de ces mots lents, si elle n'avait pas envie de me parler, qu'elle s'abstienne, parce que là, elle était barbante. & bien sûr que j'e avais du courage, si on en a pas, on ne peut pas apprécier la vie. Souvent, dans un dilemme, il y a deux chemins, un qui est baigné de lumière où vous devez rassembler votre courage & votre dignité, & un autre, caché dans l'ombre de premier, là où se regroupe la lâcheté & le mensonge, c'est là que finira cette louve, j'en étais quasiment sûr. Alors, celle qui se berçait d'illusions, c'était elle.

» Tu parles sans savoir. Affirmais-je simplement de ma voix calme & posée.

Maintenant, qu'elle me laisse en paix, je ne demande rien d'autre que du silence, un bon silence reposant. Je baissa mes paupières & imagina mon frère & moi vagabonder dans une prairie remplie de roses & de coquelicot dansant au grès du vent. Cette image, même si ce n'était que le fruit de mon imagination, me réchauffait le cœur. Frère, où que tu sois, tu seras à jamais dans mon cœur. A cette pensée, je vis mon frère de face, un sourire aux babines, me murmurant qu'il m'aimait & que je serais toujours sa petite sœur adorée.