♪ Le forum se pare de ses couleurs d'été dans un nouveau design. Graphisme de Moon et codage de Litchi.

♪ Okana a retrouvé Molmyra et ça s'annonce plutôt lugubre...

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Venez sur les terres d'Estryä, mêlez-vous aux tribus et participez à une guerre épique contre les éléments!
 
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 Au diable la morale [PV Amaryllis]

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MessageSujet: Au diable la morale [PV Amaryllis] Au diable la morale [PV Amaryllis] Icon_minitimeLun 15 Sep - 18:49

Marcher. Courir. Se cacher. Ne plus bouger. Reprendre la route. Dormir. Se lever. Repartir à nouveau… Errer.

Un quotidien répétitif, difficile à vivre pour une louve qui était si pleine d’énergie par le passé. Cependant, Le Feu Follet avait trouvé une liberté à laquelle il n’avait jamais pu accéder. Le Feu Follet ? Okana adorait son nouveau surnom. Un Feu Follet n’était rien d’autre qu’un esprit rempli de mauvaises intentions, qui attaquait les autres sans raisons apparentes. C’était ce qu’était devenue cette louve, autrefois apprentie du Clan Du Feu, et qui avait été bannie durant la guerre pour une tentative de meurtre. Malgré son acte de vengeance, Jyk était mort deux jours après dans d’atroces souffrances. L’esprit d’Okana a fini par défaillir et son cœur a pourri. Sa conscience l’avait retenue un peu de temps, mais elle a fini par se briser comme le reste.

Dans cette période de paix, les assassins sont à court de travail. Couchée sur une pierre, la louve grise observait avec attention cette île bizarre apparue quelques jours avant. Elle avait déjà été faire un tour de dessus, mais n’y avait trouvé qu’un endroit paisible sans le moindre amusement. Okana roula sur le dos, poussa un long soupir. Pas de proie en vue, pas de vengeance à exécuter, pas de pluie pour jouer, pas de nuit pour rôder, pas d’endroit lugubre pour passer le temps. Rien d’amusant.

-Okana ?

« Oui ? » Lui répondit son esprit torturé

-C’est loin à la nage, l’île de la paix à la con ?

« Tu peux nager tout ça sans problèmes »

-Parfait ! ♪

Le vent venait dans son dos, donc les vagues devraient la porter jusqu’à l’île sans qu’elle doive faire trop d’effort. De plus, l’eau devait être une des dernières choses qu’elle aimait. Elle s’y jeta donc, en évitant les pierres qui couvraient le fond. L’eau de la mer était bien moins froide que d’habitude, et c’est avec un sourire étrange sur les babines qu’elle se mit à nager vers l’autre rive.

Elle se traina jusqu’à la plage, la respiration sifflante. Quand elle eut le sable sous les pattes, elle s’y affala en poussant un long soupir. Tout ça sans problèmes, tu parles… Après avoir soufflé comme une vache pendant cinq bonnes minutes, elle finit par se lever, la langue pendante. De l’eau.

Elle déambula sur la Bande Sablée, se retournant fréquemment avec l’étrange impression d’être surveillée. Elle détestait qu’on la surveille. Lorsqu’elle trouva une brèche de laquelle s’évadait une odeur d’eau buvable, elle y entra sans hésiter. Il fessait sombre la dedans, mais plus elle descendait, plus elle apercevait d’étrange rayon lumineux, très pâles. Elle trouva finalement l’eau, mais ne pensa même pas à la boire. Elle regarda avec stupéfaction les dizaines de milliers de géodes colorées, scintillants légèrement. Un mouvement plus loin dans la Grotte lui fit dresser les oreilles. Elle vu une ombre danser sur une paroi du fond, mais à cause des géodes elle ne put voir qui se cachait derrière. Elle se glissa dans l’eau peu profonde, et se mit à avancer dans un silence complet. Okana avait elle aussi une odeur, mais elle était masquée par celle des bois où elle vivait et celle de la Tribu du Feu avait complètement disparue. Quand elle fut derrière le mur qui cachait le loup, elle sortit de l’eau sa patte droite avant. Ses griffes argentées se mirent à scintiller sous la lumière des géodes. Elle sauta vers le loup, le plaqua dans l’eau avant de placer ses griffes monstrueuses juste devant la gorge de sa victime.

-Oh ! Oh ! Qu’avons-nous là ? ♪

Elle se pencha pour mieux voir sur qui elle avait mis la patte. Elle fut étonnée de voir un visage familier. Et bien on dirait que je ne peux pas encore tuer tout le monde sans avoir de regrets. Ses griffes d’argents se rétractèrent, et elle libéra la louve de son emprise.

-Ça fait longtemps, Charly.

Lors de leur première rencontre, cette louve bizarre lui avait fait croire qu’elle se nommait Charly. Okana était une louve maligne et intelligente, et elle avait facilement retenu ce nom idiot.
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MessageSujet: Re: Au diable la morale [PV Amaryllis] Au diable la morale [PV Amaryllis] Icon_minitimeSam 1 Nov - 14:21


Au diable la morale



Une île, grande, lumineuse, nouvelle, juste sous les yeux de la louve. Une nouvelle découverte, un nouveau moyen d'échapper aux autres, de pouvoir goûter à ces nouvelles senteurs, un nouveau moyen de retrouver le loup noir. La guerre était enfin finie, le gibier était revenu et un soleil de plomb brillait haut dans le ciel. Les loups s'étaient remplumés, les réserves de gibier débordaient, la paix régnait, et pourtant, Amaryllis n'avait pas changé. Depuis le début de la guerre, la jeune louve était toujours dans ce même état d'esprit, solitaire, agressive, rêveuse. L'adolescente était continuellement plongée dans ses pensées, installée à l'écart des autres, préférant rester seule, quittant souvent le camp retrouvé pour vagabonder, toujours à la recherche de la même personne : le loup noir. Cet inconnu obnubilait l'adolescente, occupant chacune de ses pensées, elle n'avait plus qu'une idée, le retrouver, savoir qui il était. Elle ne l'avait plus revu depuis qu'elle s'était rendue au Cimetière Interdit et étrangement, elle savait qu'elle ne le retrouverait pas là-bas, et cela la rendait folle de rester ainsi dans l'ignorance. Elle le sentait au plus profond d'elle-même que si ce loup lui était apparu ce n'était pas pour rien. Faute de savoir ce qu'elle allait apporter à la meute et s'approchant doucement de l'âge adulte, elle s'accrochait à cet espoir que ce loup aurait les réponses. Pourquoi serait-il apparu devant elle sinon ? Cela semblait complètement insensé mais Amaryllis y croyait. La jeune louve avait l'espoir que le loup noir vienne de l'île qui venait de apparaître, joignant Estryä par ce pont de pierres rouges, en plus de le chercher, elle pourrait être seule, dans le calme. L'adolescente s'était refermée sur elle-même, elle ne parlait plus beaucoup aux autres et préférait rester le moins de temps possible au camp, la présence de Kyoshi l'horripilait, elle ne supportait pas ce tyran fou qui menait leur clan de lâches à sa perte. Le loup noir s'avérait beaucoup plus intéressant. Elle s'en souvenait encore clairement, l'image était bien gravée dans son esprit. Un pelage long et épais de un noir luisant, une queue ondulante toute aussi épaisse rappelant celle des renards, un museau fin et des yeux limpides sans pupilles des plus troublants, n'exprimant aucune malveillance, aucune bienveillance, clairs comme de l'eau de roche. Cela la faisait frissonner mais elle voulait revoir ce regard et parler à ce loup.

C'était la tête pleine de pensées que la louve avait traversé le pont. Des nouvelles senteurs l'avaient assaillies et elle avait senti son pelage frissonner en voyant cet étrange calme semblant habiter ces lieux. À peine une patte posée sur l'île qu'elle l'avait senti, cette étrange présence que tous les loups ayant été allés sur l'île avaient ressentis, on l'espionnait. Un petit sourire avait fleuri sur ses babines, qu'importe, cette apparition n'était que le cadet de ses soucis, elle voulait voir le loup noir, personne d'autres. Se laissant porter par ses pas, l'adolescente avait finalement trouvé une étrange grotte à l'intérieur de laquelle elle s'engouffra sans trop se poser de questions. Avançant à tâtons pendant quelques mètres, elle déboucha bientôt dans une immenses salles remplies de géodes multicolores créant une lumière incroyable en l'endroit. Le sol était recouvert d'eau lui arrivant à la moitié des pattes, il y régnait une fraîcheur agréable et la lueur que produisait les géodes créait une atmosphère reposante à cette étrange grotte. Un petit sourire satisfait naquit sur les babines de l'adolescente qui se mît à avancer dans l'eau, sentant l'onde aqueuse engloutir ses pattes, la faisant légèrement frissonner. Un peu plus loin se trouvait un petit coin sablonneux sortant de l'eau. La jeune louve s'y dirigea et s'y installa, à l'abri dans l'obscurité mais ayant vu sur tout. S'allongeant, elle posa sa tête grise sur ses pattes et resta de longues minutes à contempler le vide jusqu'à s'assoupir sans s'en rendre compte.

Le bruit de pattes s'engouffrant dans l'eau retira Amaryllis de sa torpeur. Redressant mollement la tête, l'adolescente grise se releva et s'étira rapidement, il y'avait un loup, pas très loin. Arquant un sourcil, elle gronda silencieusement et quitta son coin sec, pour remettre les pattes dans l'eau et se diriger vers un épais stalagmite ressemblant presque à un mur. L'adolescente ne voulait pas de perturbateurs et ce loup arrivait à point pour lui casser les pattes. Elle se disait que peut être qu'en voyant qu'il n'y avait rien ici il repartirait et la laisserait tranquille, mais la louve était mal tombée. Attendant impatiemment que l'autre parte, elle fut des plus surprise lorsqu'elle fut projetée dans l'eau et que des griffes scintillantes lui firent redressées la tête. Dévoilant ses crocs, elle observa avec colère l'imbécile qui venait de la plaquer au sol. Pour une fois qu'elle était restée bien tranquille ! Amaryllis ne voulait plus être en contact avec ces abrutis des meutes et il fallait qu'un vienne l'emmerder jusqu'ici. Mais, bizarrement, le visage du loup qui l'a menacé lui disait vaguement quelque chose, peut être une rencontre passée.

"Oh ! Oh ! Qu’avons-nous là ? ♪
- Un lapin à trois têtes, ça se voit pas bouffon ?"

Grondant silencieusement, son agresseur la maintenait toujours, la dévisageant étrangement. Amaryllis était sur de connaître ce loup, enfin cette louve, ces yeux bleus lui disaient quelque chose... Finalement, elle fut libérée et elle se redressa vivement, s'écartant de quelques pas, profitant pour détailler le loup en face d'elle. Grande, maigre, le pelage tacheté, l'adolescent des Hurlements connaissait ce visage, c'était surtout ces yeux... Si bleus... Un souvenir remontait peu à peu, elle reconnaissait les tombes du Cimetière Interdit, un chaton gris, cette louve...

"Ça fait longtemps, Charly.
- Je me disais bien que ce visage ne mettait pas inconnu... C'était quoi déjà ? Ikana ? Olana ? Ton prénom ne m'a pas tellement marqué."

Elle avait dit cela sans un sourire, la mine indifférente. La jeune louve remit sa mèche à sa place et s'ébroua rapidement, la louve qui l'avait plaquée au sol avait trempé son pelage. Heureusement qu'il ne faisait plus aussi froid qu'avant mais l'adolescente frissonna tout de même. Reportant son attention sur son interlocutrice, Amaryllis la détailla encore quelques instants, elle n'avait pas le souvenir que cette louve était si maigre. Enfin, cela devait certainement être les dommages de la guerre qui venait tout juste de se finir. Elle aussi, avait beaucoup maigri, elle se remplumait peu à peu mais l'on voyait encore ses côtes et les os de ses épaules lorsqu'elle se mouvait. Mais ce n'était pas aussi voyant que la silhouette squelettique de l'autre louve. L'adolescente fronça le museau en la dévisageant et se mît à avancer dans l'eau qui lui frôlait le ventre. Elle était trempée à cause de l'autre qui l'avait plaquée, accentuant son corps fin mais n'arrangeant en rien son humeur maussade. S'ébrouant encore une fois, Amaryllis siffla entre ses dents, avant de déclarer :

"Ça t'arrive souvent de bloquer les gens dans l'eau sans aucune raison ? C'est très désagréable vois-tu..."

Esquissant un petit sourire, ses yeux émeraudes se plissant, l'adolescente émit un petit ricanement, s'approchant doucement de la louve brune. Ses yeux s'illuminant d'un éclat étrange. Elle dépassa légèrement l'autre louve puis d'un geste rapide faucha les pattes de la louve, espérant ainsi la faire choir dans l'eau. Continuant d'avancer dans l'eau, la louve grise s'éloigna, passant derrière une épaisse colonne où les géodes incrustées faisaient scintiller les murs et le plafond de la grotte. Passant derrière la dite colonne, l'ombre de la louve fut projetée sur le mur. Amaryllis contempla sa silhouette obscure une fraction de seconde, le sourire sur les babines.

"Tu deviens quoi alors ? Tu continues à vagabonder un peu partout avec ton chaton ?"

En repensant au chaton gris qui accompagnait d'ordinaire la louve, Amaryllis tourna la tête et s'avança pour voir son interlocutrice. Il n'y avait qu'elle, aucune trace du petit félin. La jeune louve huma l'air pour discerner son odeur mais ne détecta que la sienne, l'odeur froide et humide de la grotte et celle de la louve, qui avait également changée. Elle y discernait l'odeur éventée des Crocs du Feu et celle plus légère que porte normalement les Solitaires. Amaryllis arqua un sourcil, perplexe.

"D'ailleurs elle est où ta boule de poils ? Perdue ?"



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MessageSujet: Re: Au diable la morale [PV Amaryllis] Au diable la morale [PV Amaryllis] Icon_minitimeDim 9 Nov - 16:37

Amaryllis se releva et s'ébroua, lui envoyant au passage une remarque moqueuse. La bannie roula les yeux. Alors qu'elle était devenue une véritable machine à tuer, elle voyait cette louve en face d'elle toujours comme l'adolescente survoltée qu'elle avait rencontré par le passé. Lorsque celle-si prétendit avoir oublié son prénom, Okana se contenta de la fixer avec son regard étrangement inexpressif. 

"Ça t'arrive souvent de bloquer les gens dans l'eau sans aucune raison ? C'est très désagréable vois-tu..."

Elle s'en fichait. Clairement. Pendant un instant elle se dit qu'elle aurait bien plus de plaisir à la tuer. Surtout que cette imbécile tenta de lui faire un croche-patte. Rien qu'en voyant la louve grise s'approcher d'elle en ricanant, elle avait comprit qu'elle lui réservait un sale coup. Okana sentit quelque chose appuyer contre ses pattes avant, et elle fit un léger bond instinctivement. Elle retomba dans la même position qu'avant, et fut juste éclaboussée.

Que pouvait bien être un misérable croche patte à côté du fait d'être traquée et pourchassée, être prise dans un piège ou une embuscade. Okana était maître dans l'art d'esquiver ou de prendre la fuite, de se dissimuler ou de courir plus vite que nul autre. Des disciplines de lâches, soit. 

"Tu deviens quoi alors ? Tu continues à vagabonder un peu partout avec ton chaton ?"

Elle tourna sa tête vers Amaryllis, en train de contempler sa propre ombre. Puis elle commença à se rendre compte qu'il n'était pas là, et huma l'air. Okana ne possédait plus qu'une fine odeur du clan du Feu, mais elle ne sentait presque plus que la forêt et la terre mouillée. Elle adorait ne pas sentir comme ces immondes bêtes qu'étaient les loups du Feu.

"D'ailleurs elle est où ta boule de poils ? Perdue ?"

Un sourire étrange déforma un peu ses babines, puis elle éclata de rire. Cette louve était elle bête ? N'avait-elle pas entendu parler d'une louve qui rôdait dans les bois, et qui attaquait les innocents ? N'avait-elle pas entendu les rumeurs, pourtant si nombreuses sur la cause de son bannissement ? Ou alors n'avait-elle pas comprit que devant elle ne se tenait plus la petite Okana, mais une criminelle traquée par les Crocs du Feu et par d'autres tribus pour ses faits sanglants ? Elle reprit soudainement son sérieux.

-Il a été tué par un sale crevard que je retrouverais et que j’assassinerais. Cracha-t-elle avec tant de haine qu'on pouvait la voir défiler dans ses yeux.

On pouvait sentir le poison qui la rongeait de l'intérieur, qui lui pourrissait âme et coeur. Elle s'avança vers la louve grise, avec une démarche souple.

-Tu n'as jamais entendu parler du mystérieux Feu Follet ? Un loup banni après une tentative d’assassinat au sein de son propre clan ? Sur le louveteau de l'Alpha, en plus. Cette histoire a pourtant fait le tour de l'île...

Elle s'arrêta juste à sa hauteur, et la défia du regard.


-C'est moi qui ai tenté de tuer cette saloperie de gamin.
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MessageSujet: Re: Au diable la morale [PV Amaryllis] Au diable la morale [PV Amaryllis] Icon_minitimeMer 12 Nov - 15:47


Au diable la morale



Un rire fou s'échappa de la gueule de la maigre louve, résonnant sur les parois de la grotte aux multiples géodes, l'écho rendant ce rire moins lupin que ce qu'il n'était. Amaryllis tourna mollement sa tête grise vers son interlocutrice, arquant l'un de ses sourcils, témoignage de sa perplexité face à ce rire disgracieux qui lui avait fait baisser les oreilles et grimacer. L'écho n'avait rien arrangé à cela, amplifiant le vacarme produit par les ricanements de la louve aux yeux bleus. Ses questions avaient l'air de bien la faire rire sans que l'adolescente des Hurlements ne comprenne vraiment pourquoi. Ne voulant pas réfléchir vainement à des questions auxquelles elle ne pourrait pas répondre, la louve grise décida plutôt de rester silencieuse, baillant bruyamment et attendant que l'autre calme ses gloussements.

"Il a été tué par un sale crevard que je retrouverai et que j’assassinerai.
- Ah c'est dommage."

Amaryllis avait à peine discerner toute la haine et la rancœur de la louve lorsqu'elle avait craché ces quelques mots. Elle se fichait un peu du ton de sa voix et même de ses envies vengeresses, il n'y avait que son rire étrange qui l'avait intriguée, rien de plus, maintenant qu'elle avait eu sa réponse, aussi étrange soit-elle, l'adolescente se perdit presque instantanément dans ses pensées, écoutant d'une oreille distraite les paroles de la louve brune qui suivirent :

"Tu n'as jamais entendu parler du mystérieux Feu Follet ? Un loup banni après une tentative d’assassinat au sein de son propre clan ? Sur le louveteau de l'Alpha, en plus. Cette histoire a pourtant fait le tour de l'île...
- Hmm... Non."

La jeune louve n'écoutait plus les ragots et rumeurs qui circulaient dans son clan. Elle passait le moins de temps possible à leur camp qu'ils avaient enfin retrouvé et ne s'intéressait pas aux discussions futiles des loups et louves formant les Hurlements du Vent. Elle fuyait le monde et préférait rester isoler désormais, elle n'avait même plus le goût d'emmerder son petit monde, activité trop fade pour elle désormais. L'adolescente passait son temps à rêvasser de choses et d'autres, à paresser au soleil ou... À chercher cet étrange loup noir qui ne lui était apparu qu'une seule et unique fois, à son plus grand regret. Le canidé l'intriguait au plus haut point. Ses sourcils se froncèrent quelques secondes en songeant à nouveau à l'étrange inconnu mais la voix résonnante de l'autre louve la tira de ses pensées :

"C'est moi qui ai tenté de tuer cette saloperie de gamin."

Le regard empli d'une indifférence profonde, Amaryllis agita ses oreilles, seule réaction aux paroles de la louve aux yeux bleus. Elle s'attendait à quoi ? À ce que l'adolescente grise se mette à trembler comme une feuille ? Elle pouvait attendre encore longtemps. La louve grise esquissa un petit sourire amusé, à peine perceptible. Fouettant l'air de sa queue encore trempée, elle envoya quelques gouttelettes se fracasser sur les murs aux milles géodes. Un frisson parcourut son pelage, elle avait froid, son pelage dégoulinait d'eau. L'adolescente se contenta de secouer sa tête, écartant sa mèche verte de devant ses yeux. Elle aurait bien aimé retourner à son petit coin sablonneux dans la grotte, là où elle somnolait encore il y'a quelques instants avant d'être interrompues par cette perturbatrice au pelage brun. Affichant une petite moue déçue en repensant à cet endroit bien au sec, Amaryllis oublia presque la présence de l'autre louve, qui attendait peut-être une réaction aux mots qu'elle avait prononcé ? Bah après tout l'adolescente des Hurlements du Vent s'en fichait un peu. Agitant doucement sa queue, la demoiselle aux yeux émeraudes se décida finalement à parler, après plusieurs longues secondes silencieuses :

"Les géodes créent tout de même une lumière remarquable, c'est fascinant."

La louve grise laissa son regard parcourir les murs sombres et humides recouverts de ces pierres multicolores, dégageant cette douce lumière qui plongeait la grotte dans une sorte de somptueuse torpeur. Amaryllis laissa à nouveau son esprit vagabonder, elle s'imaginait lorsque la mort l'aurait emportée, si l'atmosphère serait aussi paisible que dans cet endroit, elle l'espérait, être enfin seule. Mais elle devait d'abord retrouver cet étrange loup noir. Son visage se ferma en repensant au canidé, elle semblait être la seule à l'avoir croisé sur l'île, à moins que d'autres l'ait vu sans y prêter attention. Pourtant, il dégageait une allure si particulière... L'adolescente soupira et reporta son attention sur la louve brune. Elle n'arrivait vraiment pas à se souvenir correctement de son nom. Réfléchissant quelques secondes, elle se lança finalement :

"O... Okana ? C'est bien cela ton nom ? elle marqua une courte pause, je suppose que t'es une solitaire maintenant, je me trompe ? Puisque tu as l'air si connue sur Estryä... Tu n'as jamais croisé un étrange loup noir avec une balafre au museau ?"

Amaryllis n'avait que peu d'espoirs à ce que la louve l'ait croisé mais au cas où... Un autre frisson parcourut le pelage gris de la louve. Elle se tourna, fixant le chemin par lequel elle était arrivé, imaginant la lumière du soleil réchauffant son pelage.

"Je me les gèle..."

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