C'était une belle matinée d'hiver. Le soleil était là, bien brillant, aucun nuage pour le cacher de la vue de ceux qui apprécierait ses rayons. Mais la neige ainsi qu'un vent froid, caractéristique de l'hiver étaient là, eux aussi. En somme, une matinée banale d'un hiver radieux. Sur le terre du clan de l'air, dans une grande prairie se trouvait bon nombre de tanière. Dans ses tanières se trouvaient de rares loups qui préférant rester dans la chaleur confortable de leur tanière, plutôt que d'affronter le froid glacial de l'extérieur. Dans l'une de ses tanières, une louve s'éveillait gentiment, quittant les limbes du sommeil ou elle voyait avec ses yeux pour émerger dans la vie réelle ou elle ne voyait qu'avec ses oreilles. Ses yeux vitreux s'ouvrirent doucement, et ses oreilles se mirent à écouter attentivement les moindres bruits qui l'entouraient. Elle entendit un petit mammifère qui creusait ses galeries, non loin de sa tanière, sans, pourtant, jamais esquinté son logis. Elle entendit ensuite un insecte qui avait trouver refuge dans un coin sombre, pour se mettre à l'abri du froid. La louve se dit, qu'heureusement pour lui, elle n'avait pas de petits, qui auraient, à ce moment, pu le trouver, et lui faire regretter son choix de ne pas affronter l'hiver. Cela dit, l'issue n'aurait pas eu une grande différence, à l'extérieur, il aurait finit par succombé, tout comme sous les assauts de petits loupiots assoiffés de jeux. Elle se leva et s'étira en baillant. Elle laissa ses oreilles écouter, et entendit le vent qui soufflait vivement dehors, créant un sifflement aigu. Elle aurait froid, mais au moins, rien ne pourrait la surprendre. Elle mit ensuite le nez dehors, flairant tout ce qu'elle pouvait. Peu de loups de la meute se trouvaient encore présents dans la clairière. Tous étaient rester dans leur tanière, ou alors partit s’abriter un peu du froid dans la forêt. Elle se dit qu'une petite promenade matinale ne lui ferait aucun mal, et elle se mit donc en marche. Elle approchait de l'orée de la forêt, lorsqu'elle entendit soudain, un sifflement plus aigu que le vent, qui se rapprochait dangereusement. Au dernier moment, elle distingua l'espèce de pointe qui lui fonçait droit sur la tête, et se baissa très vite. La lame frôla le sommeil de son crâne et alla se planter dans l'arbre qui se trouvait juste derrière la louve aveugle. Le coeur de la louve s'était affolé lorsqu'elle avait comprit qu'elle venait de frôler de peu la mort, elle tenta de reprendre son souffle, et y parvenait à peine lorsqu'elle entendit une louve débouler comme une furie devant elle. Elle était aussi bruyante qu'un buffle, ce qui mit d'abord la louve en position, prête à fuir, persuadée qu'un buffle, sortit d'on ne sait où, l'avait prise en chasse. Puis, elle avait vu les détails, et avait compris qu'il s'agissait d'un loup... Et l'odeur lui avait apporté la nature et le clan de l’individu bruyante... L'aveugle resta stoïque, attendant que le buffle-louve arrive jusqu'à elle.

—Je suis désolée pour la lame, c’était un accident, j’ai mal visé

Puis elle chuchota pour elle-même un "Comme toujours" qui n'échappa néanmoins pas à la louve hyper sensible des oreilles. Elwynn voyait bien que la louve se dandinait, mal à l'aise. Elle sourit doucement et répondit :

—Plus de peur que de mal, ne t'en fais pas. Mais qu'est ce que c'était, cette chose bizarre qui a faillit me tuer, et dans quel but l'as-tu envoyée, puisque que d'après ce que j'ai compris, c'est toi qui l'a envoyée...

La louve aveugle ne fit aucun commentaire désobligeant et resta polie, attendant la réponse de la louve.