Tu bascules la tête en arrière et lâche un hostile hurlement, la peur a emplit l'air, ton regard bandé rivé sur la source du bruit rauque d'un souffle saccadé, que tu ne vois pas évidemment. Tu fais claquer ta mâchoire. En ces temps difficile tu as considérablement maigrit... Tu as donc remédier à cela. Tu fais la chasse au loup... Ton lieu de prédilection? Le cimetière. Tu coinces les imprudents et les exécutent... Tu t'es mis en cannibalisme en dernier recours. Aujourd'hui encore, tu as traqué un loup. Plus jeune que toi la petite femelle apeurée gémit de peur. Tu déploies ton immense envergure. Tes plumes bleutées brillant dans la pâleur irisée de la lune. Tu bondis sur le corps gracile de la louve et l'attrapes à la nuque, ta proie est si faible, mais tu n'es pas en pleine possession de tes moyens, tu resserres sont emprise et donnes un puissant coup de tête sur le côté. Les os de cou émettent un sinistre craquement. Tu lâches enfin ta proie morte sur le coup, le corps du canidé s'écroule.

Tu arraches des morceaux de viande. Tu n'avais encore jamais dévoré de congénère avant cette période, mais tu n'as pas l'choix, vivre ou mourir, manger normalement ou être cannibale. Tu choisis donc le cannibalisme, il te faut survivre. Tu dévores le loup, ce repas consistant te permettras de pouvoir tenir plusieurs jours. Tu laisses peu de choses sur le cadavre. Tu manges jusqu'à ce que tu n'aies plus faim. Tes bandes sont tâchées du sang giclé. D'habitude tu manges proprement. Tu n'y fais plus attention, la faim te tenaillais tant... Tu te lèches babines et abandonnes la carcasse trottinant vers un autre lieu. Tes pattes te guident toujours plus loin dans les terres neutres...

Petit à petit tu te retrouves à l'Illusoire... Tu t'affales dans le parterre de fleurs au parfum hallucinogène. Tu demandes si cela n'affecte que la vue... Remarque, halluciner un peu te feras peut-être un peu de bien. Un sourire débile s'affiche sur tes babines. Tu étends tes ailes azurées, l'orage explose au dessus de toi. * Génial. Une douche, il manquait plus que ça. * Tu souris. La pluie ruisselle sur tes plumes et perle sur ta fourrure et tes cheveux. Cela fait un long moment que tu n'as pas croisé les enfants ou Darkavinge. Tu espères au plus profond de ton être su'ils vont bien. Tu replis tes ailes et te roules en boule, il fait froid... Tellement froid... Tu en as les os glacés... Tu baisses les oreilles. Ce temps va finir par te filer le cafard à force. Tu sens l'eau ruisseler sur tes bandes ensanglantées, elle finissent par prendre une teinte rosée, la plupart du sang ayant été emporté par le liquide ruisselant sur tout ton corps. Tu glisses ton museau dans tes plumes te protégeant de la pluie et du vent. les fleurs se couchent autour de toi...

Tu sursautes. Tu as dû t'assoupir. Tu démêles ta mèche rousse avec tes griffes et te lèches le pelage. Tu étends tes ailes et arrache les plumes en mauvaise état. Tu juge cela en passant ta truffe sur tes ailes. Après cette toilette complète tu t'étires et bâilles. Tu fais claquer ta mâchoire et te lèche babines. Tu marches sur le sol détrempé. Tes pattes frôlent les fleurs détrempées. Leur parfum est enivrant. Tu sens une odeur flottante que tu connais. Tu cherches sa présence. En vain... Une hallucination ? Surement. Pourtant tu avais tant l'impression que c'était réel... Tu gémis et t'assois basculant la tête en arrière tu pousses un long hurlement. Tu finis par te résigner et te coucher sur le flanc, heureusement qu'il a emmené les petits en sécurité... Il serait surement mort de faim à l'heure qu'il est. Enfin... Peut-être que ce n'est pas mieux là-bas, tout du moins ils ont plus de chances d'avoir une pièce de gibier avec une meute complète qui chasse qu'une mère aveugle qui n'a pas trouvé autre qu'un loup comme nourriture.

Tu grognes pour toi-même, incapable de te nourrir correctement. Les temps sont durs. Tu bâilles au corneille et pousses un aboiement étouffé. * Foutues fleurs hallucinogène, je le sens encore, arrêtez de vous payer ma tête bon sang ! *

[ Voilà , je l'ai fait ici, j'espère que ça te déranges pas x') ]

Vautrée dans les fleurs, maudissant leur parfum hallucinogène, tu lèves une de tes ailes teintée d'azur, ta chevelure rousse parsemée de pétales étalée autour de ta tête et quelques mèches sur ta gueule et tes yeux couverts de bandes. Tu pensais avant de venir dans cet endroit que ces fleurs n'agissaient que sur les yeux et que par conséquent, tu ne serais pas affectée... Tu grognes, chaque sens peut être affecté, tu t'es trompée et pourtant, tu devrais le savoir. Tu te relèves déterminée, étendant ton immense envergure, tu prends une puissante impulsion et donnes plusieurs coups d'ailes faisant voleter les pétales, les fleurs sont secouées par le vent créé alors que tu te soulèves du sol. Tu veux quitter cet endroit au plus vite, pourquoi te torturer un peu plus en sentant son odeur qui te manque tant ? Tu te figes retombant lourdement sur le sol dans un gémissement étouffé... Pourquoi ne serait-il pas là après tout ? Pourquoi serait-il forcément une hallucination créée de toute pièce par ton esprit déboussolé et ces fleurs mourantes ? Tu voulais en avoir le cœur net, tu te tapis dans les pétales, dans le pire des cas ça pourrait n'être rien d'autre qu'un loup de clan, qui porterait son odeur à cause de ce foutu endroit.

Tu marches un moment en te rapprochant un peu plus de l'odeur à plat ventre. Tu l'entends qu'il se rapproche, ton rythme cardiaque s'emballe et ton souffle s'accélère. Tu allais renoncer, il fallait être folle pour risquer d'aller se vautrer dans la gueule du loup. Seulement un détail t'empêchas de partir. Sa voix si familière avait retentit, tes oreilles s'agite comme pour savourer le son des mots qu'il prononce, ça faisait si longtemps que tu ne l'avais pas entendu, et pourtant, tu te rappelles de tout, tout est gravé dans ta mémoire. Il te cherche... Qui d'autre pourrait t'appeler comme ça... Le seul loup avec lequel tu as sympathisé - si ce n'était que ça, tu te ficherais un peu de sa présence à vrai dire - c'est bien Darkavinge. Et même si ce n'est qu'une illusion elle est bien trop réelle à ton goût. Tu te rapproches en te relevant alors qu'il passe à côté de toi, tu t'assois et lui sourit:

« Je suis là. Darkavinge... Tu m'as tellement manqué... »

Tu te lèves et trottines pour combler les quelques pas qui te sépares de l'être aimé, et tu glisses ton museau dans son pelage, tu souris bêtement en te pressant contre lui, tu n'as pas envie de rompre ce contact pour te mettre dans tout tes états pour lui demander si les petits ont survécu, pas tout de suite... Pour le moment, la seule chose qui compte c'est que vous vous soyez retrouvés, ça fait tellement longtemps, tu le bouscules avec une certaine douceur entremêlant tes pattes aux siennes pour le faire rouler sur le dos, tombant dans les fleurs avec lui tu en profites pour presser ton museau contre le sien te couchant à demi sur lui, tu glisses tête dans son cou, ta chevelure rousse encore parsemé de pétales colorés s'étalant sur sa fourrure grise y étalant les petits morceaux de fleurs, tu pousses un soupire d'aise:

« Je suis si heureuse... Je me sentais vide, et lorsque je suis venue ici, je t'ai sentis, j'ai cru que tu étais une illusion.. Mais tu es bien là... Tu es ici près de moi... »

Tu te prouves qu'il est réel en respirant à plein poumon l'odeur de ton tendre amour, sous tes pattes tu sens ses côtes tu baisses légèrement les oreilles, tout le monde est amaigri par la faim... Le temps est détraqué, à croire que même le climat est affecté par les tensions... Non ça ne peut être que pure coïncidence... Oh et puis qu'est-qu'on sen fiche ! Il est là, lui. Et ça. C'est le plus important. Tu mordilles légèrement sa fourrure douce en remuant la queue, tu as toujours aimé la douceur de son pelage. Tu te redresses. Il y a quelque chose que tu tes dois de lui montrer. Cela fait si longtemps que tu as obtenu cet objet, tu ne sais pas si il fonctionne réellement... Autant essayer. t'assoit sur ton postérieur levant tes pattes avant tu écartes ton pelage d'hiver et dévoile la petite fiole contenant un liquide lumineux, tu la porte a ta gueule et avale un tiers de sont contenu, lentement tu portes ta patte aux bandes qui couvrent tes yeux. Excitée à l'idée de voir à nouveau pendant quelques minutes, tu soulèves ce bandeau et le coince dans tes cheveux dévoilant tes paupières griffées:

« Cela fait quelques lunes déjà que j'ai obtenu ce liquide, précieux. Il doit me permettre de te voir Darkavinge. Et tu es la première personne que je veux voir. »

Tu ouvres lentement les paupières papillonnant des yeux un moment pour t'habituer à la lumière tu braques ton regard bi-colore sur lui. Tu te mets à pleurer de joie en bafouillant :

« Je-je te vois.... Dark'... Je te vois ! »

Tu te blottis contre lui, l'observant longuement. Alors cela fonctionne vraiment, tu vois tout, et en couleurs, de façon nette, pas un monde vide et noir comme derrière ce bandeau.