L'air était froid et humide, la faim taraudait son estomac tandis que la paresse emplissait tout son être, cet état, c'était dans lequel se trouvait Amaryllis depuis que la guerre avait débuté. Cette stupide guerre. A quoi bon s'entretuer ? Ils étaient tous plus stupides les uns que les autres, et elle devait en faire les frais. Cela ne l'amusait même plus de tourmenter les autres, on lui reprochait sans arrêt qu'en ces temps, ses plaisanteries n'avaient pas lieu d'être. Et cela l'agaçait. Énormément. M'enfin, l'adolescente se consolait en se disant que bientôt la guerre cesserait aussi vite qu'elle était venue, et tout redeviendrait comme avant. Elle embêterait encore les autres, s'attirerait les foudres des plus grands et amuserait les plus jeunes. Du moins, elle l'espérait.

Soudain, un hurlement, puissant, reconnaissable entre mille, celui de l'Alpha. Amaryllis le plaignait un peu, devoir gérer tout un clan, ça devait vraiment être lassant à la longue. La jeune louve préférait mille fois sa liberté d'apprentis pour l'instant sans mentor. Enfin, cela ne l'empêchait de répondre à l'appel du meneur. De toute façon, elle n'arrivait pas à dormir. S'étirant rapidement les pattes et remettant en place sa mèche verte qui avait la mauvaise manie d'encombrer à moitié sa vue, l'adolescente quitta sa tanière la fraîcheur du matin imprégnant un peu plus sa fourrure gris pale. Elle observa quelques instants les loups s'approchaient de WildStorm avec hâte le contempler le regard brillant. Amaryllis ricana, voyant plus un Dieu idolâtré par quelques serviteurs aveugles qu'autre chose. Enfin c'était son clan et bientôt, elle aussi devrait suivre ce système fermé.

La jeune louve s'avança d'une démarche souple, faisant onduler sa queue et s'assit vers le fond, pour être sur de déguerpir vite une fois que l'Alpha aurait fini son petit discours sur un sujet qui en emm*rdait plus de un en ce moment : j'ai nommé la guerre ! Baillant plus d'ennui que de sommeil, Amaryllis finit par s'allonger, levant son regard émeraude vers le meneur comme le reste de la meute, attendant qu'il daigne parler.

Amaryllis n'écouta que daube oreille distraite le discours de l'alpha, qui était des plus prévisibles et se voulait certainement rassurant. Elle roula des yeux, avant de bailler bruyamment, s'allongeant, ses pattes ramenées sous elle. Elle se demandait pourquoi elle avait quitté sa tanière douillette, au chaud, jusqu'à ce que le grondement sourd de son estomac lui rappelle. Oui, la faim l'empêchait de dormir paisiblement.


L'adolescente ne sembla entendre réellement que la fin du petit speech de WildStorm. Elle releva mollement sa tête, sa mèche verte retombant sur ses yeux émeraudes, n'exprimant aucune émotion particulière. Parmi les rangs de guerriers autour d'elle, elle en entendit quelques uns maugréer de veines paroles, visiblement ayant de ô combien merveilleuses propositions à faire mais qu'ils taisaient par... Peur ? Amaryllis se tourna vers un des guerriers qu'elle entendait pester depuis le début du discours, visiblement peu satisfait par les efforts que fournissait sa tribu. La jeune louve l'ignora, légèrement agacé par ce râleur dont elle ignorait le nom, pour reporter son attention sur l'alpha, se rappelant d'une phrase du loup : "l'épreuve que nous impose les Dieux." Les dieux, les dieux, les dieux... Toujours ces imbéciles de divinités ! Amaryllis claqua des mâchoires, elle les trouvait bien stupides ces tout puissant... Elle ira  tout en déclarant d'une voix légère, ni trop haute, ni trop basse :


Elle ne sait pas si l'alpha l'avait entendu, et elle s'en fichait pas mal. Elle avait surpris quelques guerriers lui jeter un regard étonne. Amaryllis se recoucha, la tête sur les pattes, attendant la suite.